Le genre Daphnia comporte de nombreuses espèces très semblables, environ 120 en Europe, qui ne peuvent être déterminées qu’à l’aide d’un microscope, parfois difficilement. La daphnie rouge est la plus communes du genre Daphnia.
Famille : Daphniidae
Nom : Daphnia pulex
Autre nom : Puce d’eau
Petit crustacé zooplanctonique de 1 à 5 mm de long vivant dans les eaux douces stagnantes et parfois saumâtres. Il est pélagique, c’est à dire qu’il nage en pleine eau. En général de la forme d’une goutte d’eau, le corps de la daphnie est protégé par une carapace translucide bivalve. Deux de ses antennes sont de grande taille et lui servent pour nager. Ces longs appendices natatoires sont munis de soies pour augmenter leur capacité de propulsion.
L’animal ne possède qu’un œil souvent caché ou masqué sous “un casque” plus ou moins pointu. Cet œil est visible par transparence. Au microscope on peut observer les organes par transparence : notamment le tube digestif et les œufs (petites boules foncées).
Les daphnies possèdent une épine à l’extrémité de leur abdomen (éperon caudal). Cette épine est plus ou moins développée suivant les espèces et le taux de prédation (plus il y a de prédateurs, plus cette épine est grande). On aperçoit aussi parfois quelques unes des quatre à six paires de pattes reliées au thorax qui leur servent à guider la nourriture vers la bouche. Le thorax est soudé à l’abdomen.
Les daphnies vivent dans les points d’eau douce stagnante (étangs, lacs, mares plutôt en milieu forestier ou boisé, en présence de feuilles mortes sur le fond). Plusieurs centaines d’espèce de daphnies ont colonisé de nombreux types de milieux. Elles cohabitent souvent avec les cyclops et divers copépodes et des larves de chirionomidés qui avec elles constituent l’essentiel du zooplancton des eaux douces tempérées.
Quelques espèces supportent des eaux légèrement saumâtres. Par exemple, Moina macrocopa peut développer des populations viables dans une salinité supérieure à quatre pour mille.
La daphnie vit dans les eaux stagnantes douces et saumâtres, de la flaque temporaire au lac.
Les daphnies filtrent l’eau et capturent de minuscules organismes planctoniques (phytoplancton et zooplancton micrométriques) à l’aide d’un filtre de maille inférieure au micromètre, placé en entrée de leur système digestif. Ce système est similaire au fanon des baleines.
La daphnie a deux types de reproduction :
Les daphnies peuvent prendre des teintes variables allant du rouge au vert. Cette particularité est directement reliée à la chimie de l’eau de leur milieu de vie. Une même espèce peut être rougeâtre ou verte suivant son lieu de vie.
Les daphnies changent de forme suivant les saisons. C’est pour cette raison qu’il est extrêmement difficile d’identifier avec certitude une espèce. Seules les plus grosses femelles peuvent être identifiées avec précision.
Les daphnies sont attirées par la lumière. En conséquence, on observe une migration journalière des bancs de daphnies. Elles remontent en surface la journée pour descendre la nuit. La lumière de la pleine lune peut suffire à les attirer en surface.
Les daphnies sont planctoniques et vivent en pleine eau. Dans les mares sans poissons et généralement de faible profondeur, on trouve des espèces visibles et de belle taille. Dans les plans d’eau fréquentés par des plongeurs et en présence de poissons, les espèces rencontrées sont extrêmement translucides et souvent petites. Il est presque impossible de les voir et de les photographier en milieu naturel. Ce que les plongeurs voient dans la végétation avec une taille plus importante, sont des espèces appartenant à deux autres genres du sous-ordre des Cladocères : Eurycercus et Simocephalus.
Les daphnies sont une des sources protéiques les plus importantes de nos étangs et lacs. Elles sont l’alimentation de base de nombreux poissons et en particuliers d’alevins de carnivores (perches, brochets…).
Les daphnies jouent un rôle majeur dans le cycle des nitrates et des phosphates dans l’eau, et donc en termes d’« autoépuration » des eaux stagnantes. Elles sont aussi un régulateur efficace du phytoplancton, tant que les nutriments ne sont pas présents en quantité trop élevée. Elles sont une source d’alimentation importante pour de nombreuses espèces aquatiques et semi-aquatiques.
Les daphnies montent et descendent dans la colonne d’eau de manière rythmique en fonction de la luminosité et des cycles nycthéméraux (qui concerne la durée comprenant un jour et une nuit). En l’absence de poissons et de mouvements de convection, notamment dans les mares forestières et de vallées peu exposées au vent, par le mouvement constant de leurs antennes natatoires et par les microturbulences qu’elles engendrent ainsi dans la colonne d’eau, elles contribuent :
La daphnie est couramment utilisée pour étudier la qualité de l’eau (bio-indicateur), et sa capacité à permettre la survie du zooplancton. Elle est également utilisée afin de mener des essais d’écotoxicité aiguë ou chronique de substances soupçonnées d’être dangereuses pour l’environnement.
La Daphnia pulex est le premier crustacé au génome séquencé. Elle compte effectivement 31 000 gènes contre 23 000 pour l’homme, ce qui fait d’elle un organisme modèle pour la génomique comparative et environnementale.
Rédacteur : Mathieu Kokot
Sources :
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