Beaucoup d’espèces de corises sont très proches et sont souvent trop difficiles à distinguer pour faire l’objet de fiches séparées. En Europe, elle comprend 42 espèces groupées dans 10 genres.
Famille : Corixidae
Nom : Corixa punctata
Autres noms : Batelier, Cigale d’eau
Les corises sont des punaises aquatiques mesurant moins de 15 mm : la plupart des espèces du genre Micronecta mesurent moins de 4 mm, le genre Corixa entre 5 et 15 mm. Elles sont de couleur brun roussâtre à brun jaunâtre.
Chaque paire de pattes a une fonction précise :
La corise ponctuée est la plus commune des corises. D’une longueur de 13 à 15 mm, elle est de couleur brune mouchetée de jaune. On la trouve dans les eaux stagnantes riches en végétation.
On pourrait confondre les corises avec les notonectes, mais leur nage est différente : les notonectes nagent sur le dos, le ventre vers la surface (bulle d’air ventrale), alors que les corises nagent à l’endroit, le dos vers la surface (bulle d’air dorsale). Leur position de nage est due à l’emplacement de la bulle d’air.
On trouve les corises dans des eaux très diverses, plus fréquemment dans des eaux lentes ou stagnantes, le plus souvent sur les rives des lacs, mais aussi dans les mares, les ruisseaux et les étangs. Certaines espèces sont aussi présentes dans des eaux salées ou saumâtres.
Les corises se tiennent sur le fond avec lequel elles se confondent. Les espèces vivant dans des mares temporaires peuvent les quitter pour d’autres zones aquatiques, lorsque les conditions deviennent défavorables, comme l’assèchement de la mare, un manque de nourriture, l’hivernage. Elles s’envolent alors et peuvent parcourir d’assez grandes distances.
Les corises sont principalement carnivores (petits vers), mais apprécient aussi les algues unicellulaires (diatomées), les algues filamenteuses et les détritus, tels que des débris de plantes au fond des étangs. Les grosses espèces peuvent aussi se nourrir de larves de mouches et de moustiques piqueurs.
Les corises fouillent le sol en se servant de leurs pattes antérieures courtes. Celles-ci décrivent des cercles. Leur dernier article est aplati en forme de cuillère ou de pelle. Il est frangé de soies, appelées soies palmaires, et comporte une griffe. Les nutriments sont mis en pièces grâce à une rangée de dents en scie et des denticules chitineux dans le pharynx.
Contrairement aux autres punaises aquatiques, elles n’ont pas de rostre suceur.
L’accouplement a lieu au printemps et sous l’eau. Le mâle se place sur la femelle en se servant de ses pattes antérieures pour la maintenir. L’asymétrie est destinée à faciliter l’accouplement : si l’asymétrie abdominale du mâle est à gauche, l’abdomen du mâle entoure le côté gauche de la femelle, et inversement si elle est à droite.
Les œufs sont fixés aux plantes aquatiques. Ceux du genre Corixa sont en forme de poire, pédonculés et fixés grâce à un disque.
Les larves naissent au début de l’été. Cinq stades larvaires se succèdent durant lesquels des glandes odoriférantes se développent. Au stade adulte, ces glandes disparaissent au profit d’une unique glande odoriférante.
Lorsque les conditions sont favorables (température), deux générations par an sont possibles pour certaines espèces. C’est le cas de Corixa punctata où les premiers accouplements ont lieu en février avec une ponte de mi-février à mars. Les vieux mâles disparaissent progressivement alors que les jeunes adultes de l’année se développent jusqu’à pulluler en septembre-octobre, période où ils effectuent des vols migratoires pour se disperser.
Les corises hivernent au stade d’adulte.
Leur corps est plus léger que l’eau. En effet, une fine couche d’air l’enveloppe grâce à des poils très fins situés sur le ventre et le dos. La poussée d’Archimède étant plus forte que leur poids, pour éviter de remonter à la surface durant les périodes d’immobilité, les corises doivent s’accrocher au fond sur ce qu’elles trouvent : cailloux, plantes aquatiques. L’accrochage se fait grâce aux deux longues griffes disposées sur le tarse de leurs pattes intermédiaires, très longues et grêles pour pouvoir s’ancrer sur des substrats de différentes tailles. Leur longueur leur permet de réaliser des mouvements très amples.
Comme tous les insectes aquatiques, les corises doivent reprendre leur respiration en surface. Elles viennent percer la surface avec la tête et le haut du thorax, durant un temps bref. L’air est capturé et stocké. Elles transportent ainsi un stock d’air sous leurs ailes en plongée.
Elles nagent sur le ventre, à cause de l’air emprisonné au niveau du dos. Cette nage est assurée par les pattes postérieures. Ces pattes sont puissantes et comportent un tarse de deux articles, aplatis et frangés de longues soies. Le dernier article possède une griffe réduite et divisée en deux. Elles servent aussi au nettoyage des pièces qui conduisent l’air sous le pronotum et sous les ailes, mais aussi facilitent la circulation de la réserve d’air.
Les corises sont capables de sortir de l’eau rapidement et de s’envoler. Elles sont attirées la nuit par les lumières. Elles comprennent des formes avec des ailes plus courtes que l’abdomen, et donc qui ne volent pas. D’autres formes ont des ailes atteignant ou dépassant l’abdomen, ce qui leur permet de voler sur de grandes distances, généralement la nuit. Cela concerne les genres Corixa, notamment la corise ponctuée. Il a été observé que les espèces les plus grandes, telles que la corise ponctuée, résistaient mieux à la dessication que les plus petites. Elles effectuent de ce fait de plus grandes migrations, dont la distance et le point d’arrivée varient plus en fonction du vent que de leur propre activité.
Rédacteur : Mathieu Kokot
Sources :
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