Les projets de restauration de la continuité écologique du bassin versant de l’École
Depuis le Moyen-Age, la rivière École a été aménagée pour les besoins de développement de l’agriculture, de l’industrie minotière, des réseaux routiers et ferroviaires ou encore, plus particulièrement, pour répondre aux nécessités d’agrément des propriétés bordant la rivière.
L’ensemble de ces aménagements effectués sur le temps long a considérablement modifié le fonctionnement de la rivière et conduit à des perturbations importantes telles que des inondations brutales, des milieux aquatiques altérés peu propices au maintien de la biodiversité ou encore une dégradation de la qualité l’eau.
L’étude préalable à la restauration des cours d’eau menée en 2015 par le SEMEA a permis de cibler les secteurs où des travaux doivent être menés. 17 sites de restauration potentiels ont ainsi été identifiés dans le bassin versant de l’École, parmi lesquels l’École dans la traversée du parc du château de Courances.
Construit au XVIème siècle à l’emplacement d’un château-fort, le château de Courances est classé Monument Historique depuis 1983. Son parc, considéré comme l’un des plus beaux de France, est labellisé « Jardin remarquable ».
La nature et l’eau plus particulièrement jouent un rôle très important dans le paysage du parc. On y trouve de nombreuses pièces d’eau (Rond de Moigny, Miroir, Dauphin, Baigneuses, Fer à Cheval, douves, fontaines, etc.), alimentées par des sources, au nombre de 14, ou directement par la rivière. C’est notamment le cas du Grand canal, pièce d’eau de plus de 500 m de long et du bassin de la Gerbe. Au cœur du parc, l’allée d’honneur bordée d’imposants platanes accentue la perspective du château et contraste avec les arbres alentours laissés en formes libres.
A l’origine, la rivière École, traversant le parc sur environ 1200m, était davantage intégrée au plan paysager du parc. Dans ses caractéristiques les plus dynamiques et sauvages, la rivière était plus largement exposée à l’œil du promeneur, contrastant alors avec les lignes et le calme des eaux dormantes des plans d’eau du parc.
Cependant, certains aménagements anciennement réalisés sur la rivière pour répondre à différents usages ont aujourd’hui un impact négatif sur son fonctionnement et sa qualité.
Deux ouvrages hydrauliques notamment constituent des obstacles à la continuité écologique. D’amont en aval, l’ouvrage de l’Arche constitué de deux seuils permettant l’alimentation du Grand canal et l’ouvrage hydroélectrique dit « de la Turbine » qui était à l’origine composé d’une vanne et d’un déversoir mais qui n’est aujourd’hui plus fonctionnel.
En l’état, ces ouvrages sont infranchissables pour les poissons et les sédiments. Ils constituent un frein pour les écoulements qui participe à l’envasement de l’amont, au réchauffement de l’eau, à l’eutrophisation et à l’homogénéisation des milieux.
Le tracé de l’École a également été légèrement rectifié dans son parcours à travers le parc du château, entraînant l’accélération des écoulements en période de crues. Or la Commune de Dannemois, située à l’aval du site, est très sensible au débordement de la rivière École.
Les photos dans cet article montrent également que la ripisylve est peu dense et peu diversifiée ce qui participe à l’érosion des berges et également à l’homogénéisation des milieux.
Afin de répondre à ces problématiques, tout en préservant la qualité patrimoniale et paysagère du site, le SEMEA travaille en concertation avec toutes les parties prenantes – propriétaire, Architecte des Bâtiments de France, Direction Régionale des Affaires Culturelles, Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France, Direction Départementale des Territoires de l’Essonne, Conseil Départemental de l’Essonne, Agence de l’Eau Seine Normandie – afin de décloisonner la rivière dans la traversée du parc du château, de redynamiser les écoulements et de rétablir la continuité piscicole et sédimentaire.
Une étude de faisabilité sera prochainement lancée afin de réaliser un diagnostic fin du fonctionnement hydrologique de la zone et de proposer par la suite des solutions de restauration de la rivière en accord avec le contexte historique et paysager du site.
Rédactrice : Yuna LAURENS
N.B : Pour plus d’information sur le château de Courances, vous pouvez consulter l’ouvrage « Courances » (V. DE GANAY et L. LE BON ; FLAMMARION ; 2003).
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