Au cours de ces dernières années, le bassin versant du ru d’Auvernaux-Moulignon, fortement aménagé en hydraulique agricole à des fins de valorisation agronomique (secteur de grandes cultures) et fortement urbanisé dans sa partie aval, a connu des épisodes pluvieux importants entraînant des phénomènes d’inondations des espaces agricoles, des voiries et des secteurs urbanisés des bourgs et villages. Ainsi, en mai-juin 2016, le village d’Auvernaux et la ville de Saint-Fargeau-Ponthierry ont été fortement inondés.
En 2019, le SEMEA et le SIARCE se sont associés pour mener une étude de prévention des inondations. D’une durée de deux ans, elle sera déclinée en un programme d’actions de valorisation, d’aménagements et d’animations du bassin versant du ru d’Auvernaux-Moulignon afin de supprimer, réduire, et/ou compenser les impacts des dysfonctionnements identifiés.
Les pratiques d’aménagement et de gestion actuelles visent à évacuer l’eau le plus rapidement possible des parcelles, ce qui concentre les problèmes d’inondation à l’extrême aval du bassin versant. En effet, à l’aval, le cours d’eau est contraint par des aménagements des lits mineurs (busages successifs, berges maçonnées, ponts, …) et lits majeurs (habitations, routes, …), ce qui le rend incapable de gérer les volumes d’eau excédentaires et génère des débordements dans des zones urbaines vulnérables, à Auvernaux et Saint-Fargeau-Ponthierry.
L’évolution des pratiques vers un schéma vertueux prenant en compte les aspects inondation, socio-économiques et environnementaux constitue une première piste d’actions. Pour ce faire, l’aménagement ou restauration des infrastructures vertes (haies, noues, mares, zones humides, cours d’eau) et d’une hydromorphologie fonctionnelle, notamment en secteur urbain, permettra à la fois de lutter contre les risques d’inondations et de rétablir une trame verte et bleue, tout en préservant la qualité de l’eau. Sur le principe, les options retenues doivent viser en priorité à retenir et infiltrer, là où c’est possible, l’eau de pluie et, en cas de ruissellement et de formation d’ondes de crue sur le réseau hydrographique, à laminer les flux et désynchroniser les temps de réaction de chaque sous bassin versant.
Une partie de ces aménagements pourra être réalisée sur des terres agricoles occupant l’amont des zones urbaines aux dépens de surfaces actuellement cultivées. L’objectif du projet est aussi que ces parcelles agricoles, à la fois partiellement responsables et victimes des inondations, bénéficient globalement de ces aménagements ponctuels. En effet, les aménagements pourront répondre aux difficultés d’exploitation que peuvent rencontrer les agriculteurs, notamment l’engorgement de cultures et l’érosion des limons fertiles couvrant la surface des terres agricoles.
A l’aval, dans les secteurs urbanisés, les actions prévues viseront la restauration des milieux aquatiques et humides ainsi que la maîtrise des phénomènes de ruissellements urbains (réouverture de cours d’eau, gestion à la parcelle, désimperméabilisation, désartificialisation, limiter des rejets dans le réseau hydrographique, etc.).
Rédacteur : Mathieu KOKOT
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