Dans le cadre du programme pluriannuel d’entretien du ru de la Mare-aux-Evées, une action de lutte contre les espèces indésirables et invasives a été programmée. Parmi les espèces végétales à éliminer figure une plante particulièrement problématique : la Renouée du Japon.
Cette plante exotique peut atteindre quatre mètres de hauteur et est extrêmement invasive. Lorsqu’elle colonise un milieu, sa propagation est très rapide jusqu’à devenir exclusive, rendant le développement des autres espèces végétales locales quasiment impossible. Une fois installée, elle est très difficile à éradiquer. Le long des cours d’eau, elle progresse très rapidement jusqu’à envahir totalement les rives. Dans bon nombre de régions, les rives de certains cours d’eau sont totalement envahies par la Renouée du Japon, notamment au bord de la Vologne dans le massif des Vosges, sur les rives de l’Allier en Auvergne, autour du lac du Bourget en Savoie, etc… Sur le territoire du SEMEA, seulement quelques foyers ont été identifiés. Même si leur nombre est limités et leur taille relativement modeste, ces foyers sont pris au sérieux et feront l’objet d’un plan d’intervention.
D’autres espèces comme le Buddleïa de David, l’Ailante, le Sumac, le Laurier cerise, le Raisin d’Amérique ou le Bambou figurent également parmi ces espèces indésirables contre lesquelles une intervention est nécessaire.
La Renouée du Japon ou Renouée à feuilles pointues (Reynoutria japonica ou Fallopia japonica suivant les sources) est une espèce de plantes herbacées vivaces de la famille des polygonaceae originaire d’Asie orientale, naturalisée en Europe dans une grande diversité de milieux humides. L’usage local du terme de « Renouée du Japon » désigne au sens large les deux espèces de Renouées ainsi que leurs hybrides :
Mais au sens strict, ces deux espèces sont distinctes.
Cette plante herbacée très vigoureuse est originaire de Chine, de Corée, du Japon et de Sibérie où elle est une pionnière colonisant les pentes des volcans dans son aire d’origine (sols volcaniques nus riches en métaux), et les monticules de cendres issues des centrales thermiques à charbon dans son aire d’introduction. Elle est cultivée en Asie où elle est réputée pour ses propriétés médicinales.
Naturalisée en Europe et en Amérique, elle y est devenue l’une des principales espèces invasives, d’où son inscription sur la liste de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) des cent espèces les plus préoccupantes. L’apparition de la Renouée du Japon en France a été pour la première fois constatée en 1939.
Le 23 juin 2020, un premier chantier de lutte contre la Renouée du Japon a démarré à Dammarie-lès-Lys au bord du ru de la Mare-aux-Evées, à proximité de la RD142 où un important massif a été identifié sur une surface de 900 m2. L’Office National des Forêts Ile-de-France Est, prestataire du SEMEA, a entrepris l’arrache périodique des pousses.
Les travaux consistent en un arrachage manuel, effectué mensuellement dans le but d’épuiser la plante. Aucun produit herbicide n’est utilisé. L’arrachage est effectué avec la plus grande des précautions, notamment en disposant deux filets en travers du ru pour éviter la dissémination vers l’aval d’éventuels résidus de coupe emportés par le courant. Tous les produits d’arrachage sont déposés en sacs étanches et évacués en déchèterie spécialisée. les outils sont nettoyés et un bac de désinfection des chaussures est mis à disposition des ouvriers pour éviter qu’ils ne propagent la Renouée sur d’autres sites. Après ce premier arrachage à proximité du ru, une bâche a été installée pour limiter la repousse et éviter là encore les départs vers l’aval.
Cette opération fastidieuse a mobilisé six agents à temps complet pendant une semaine. Il faudra vraisemblablement compter plusieurs mois pour venir à bout de ce foyer de Renouée. D’autres foyers feront l’objet d’arrachage dans les mois et années à venir. Dans le cadre de ce chantier, six arrachages sont prévus annuellement.
Rédacteur : Mathieu KOKOT
Sources :
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