Syndicat mixte des bassins versants de la rivière Ecole,
du ru de la Mare-aux-Evées et de leurs Affluents

Les origines des inondations dans les bassins versants de l’École et de la Mare-aux-Évées

De par sa topographie, l’occupation du sol et les pratiques qui s’y sont développées, le bassin versant de la rivière École présente des risques d’inondation non négligeables. Il est concerné par trois types de risques consécutifs à :

Il faut ajouter à cela les débordements des réseaux d’eaux pluviales qui posent de nombreux problèmes dans certaines communes du territoire.

Soit parce qu’elles y contribuent, soit parce qu’elles en sont victimes, la plupart des communes du bassin versant sont concernées par au moins un de ces risques.

 

Les inondations par débordement de cours d’eau

Naturellement, les cours d’eau disposent d’un lit mineur, dans lequel la rivière coule toute l’année, et d’un lit majeur dessiné par les divagations et débordements historiques de la rivière.

Les crues sont des phénomènes naturels intervenant après une longue ou forte période pluvieuse.

Dans sa configuration naturelle, en période de crue, la rivière sort de son lit mineur et s’étale dans le lit majeur où l’eau stagne avant de s’infiltrer dans le sol, rechargeant ainsi la nappe phréatique. Puis lorsque la décrue s’amorce, l’eau s’écoule lentement afin de regagner le lit mineur.

Néanmoins, l’eau étant une ressource nécessaire au développement des activités, les rivières et les fonds de vallées ont rapidement été occupés par l’Homme. Aujourd’hui, les crues, susceptibles de générer des dommages importants voire de mettre en péril des vies humaines, sont redoutées par les populations riveraines.

De multiples facteurs en sont la cause :

  • l’artificialisation des cours d’eau qui, suite à un recalibrage, une rectification de son tracé, une minéralisation de ses berges, un busage, etc… déconnecte le lit mineur du lit majeur et le prive de zones humides tampons qui constituaient autant de champs d’expansion de crue. Les écoulements sont alors accélérés et les débordements sont forcés aux niveaux de zones de contraintes et de points bas (exemple de la photo ci-dessous : entrée de busage constituant un frein hydraulique : au-delà d’une certaine capacité, le cours d’eau déborde en amont) ;

Le débordement du ru de la Grande Vidange en entrée de busage à Auxonnettes le 14/09/2017 (©SEMEA, 2017).

 

  • l’imperméabilisation du lit majeur, limitant les capacités naturelles d’infiltration et de stockage de l’eau dans le sol.

Ces deux phénomènes ont notamment participé à l’inondation du hameau de Moulignon en mai/juin 2016. La photo ci-dessous montre la place des Tilleuls inondées par un bras perché du ru de Moulignon, ainsi que par le débordement du bras « du bas », contraint à l’entrée d’une buse dont la capacité a été dépassée, en amont de la place. En l’absence de zone d’infiltration et incapable de retrouver le bras « du bas », traversant le secteur via une canalisation, l’eau a stagné sur la place des Tilleuls.

Le hameau de Moulignon inondé par le débordement du ru de Moulignon, à Saint-Fargeau-Ponthierry (mairie de Saint-Fargeau-Ponthierry, 31/05/2016).

 

En dehors d’une période de crue, des débordements peuvent également survenir pour plusieurs raisons. Par exemple, une mauvaise gestion d’ouvrage hydraulique peut entraîner soit un débordement en amont si la capacité de l’ouvrage ne permet pas le passage d’un débit de crue, soit un débordement en aval en cas d’ouverture brutale d’une vanne. Enfin, un problème d’entretien du lit mineur, peut conduire à la présence d’embâcles susceptibles de provoquer également des débordements.

Le cas du renard hydraulique :

Le tracé de la rivière École et du ru du Rebais a été modifié à partir du Moyen-Age pour permettre l’alimentation des moulins. Ainsi, une grande partie de leur linéaire est perché, ce qui signifie que la rivière n’est plus dans son fond de vallée. L’une des berges constitue donc une digue protégeant le fond de vallée souvent occupé.

Avec le temps, l’absence d’une végétation adaptée en berge et souvent la participation d’espèces invasives, telles que le ragondin et l’écrevisse américaine, il arrive que l’eau creuse des veines latérales dans la digue et vienne inonder le fond de vallée. 

 

Les inondations par remontée de nappes

Ce type de problématique est également assez fréquent dans le bassin versant. Il est souvent confondu avec les débordements de rivière par les riverains qui se plaignent d’avoir leurs caves inondées. Les causes de ces dysfonctionnements sont les suivantes :

  • Comme expliqué précédemment, une grande partie des cours d’eau du bassin versant a été déplacée en dehors du talweg. Le talweg alors « libéré » a été exploité par l’agriculture et urbanisé. En l’absence de cours d’eau, le talweg réagit toujours aux cycles d’alimentation et de rabattement de la nappe alluviale de surface. A l’occasion d’une alimentation particulièrement importante, la remontée de nappe est susceptible de provoquer des inondations en surface. Les habitations construites à l’emplacement naturel du cours d’eau sont donc susceptibles d’être inondées, à commencer par leur éventuel sous-sol.
  • De plus, la nappe phréatique des calcaires de Brie, proche de la surface, repose sur une épaisse couche d’argile verte quasi imperméable. Sur les coteaux, l’affleurement des calcaires de Brie alimente des sources ponctuelles (voir figure ci-dessous). Les habitations localisées dans ces secteurs (exemple du hameau du Monceau à Perthes) sont ainsi également touchées par des remontées de nappe bien qu’elles ne soient pas dans le fond de vallée.

Coupe géologique des vallées de l’École et du ru de la Mare-aux-Évées et lignes de résurgence des sources de la nappe des calcaires de Brie (©SEMEA, 2020).

 

Le ruissellement

D’origine urbaine ou agricole, ce type de problématique de gestion des eaux pluviales est fréquent dans les bassins versants de l’École et du ru de la Mare-aux-Evées. De nombreuses Communes ne peuvent en effet gérer sans dégâts des événements pluvieux forts ou exceptionnels. Les causes de ces dysfonctionnements sont :

  • la concentration et l’augmentation de la taille des parcelles agricoles depuis les années 1960 entrainant des changements des pratiques agricoles et les assolements ;
  • les surfaces imperméabilisées qui augmentent plus rapidement que les réseaux de collecte des eaux pluviales dans ces communes. Pour exemple, entre 1982 et 2008, 1080 ha ont été imperméabilisés dans le parc naturel régional du Gâtinais français, au détriment de terres agricoles (-900 ha) et de la forêt (-180 ha) ;
  • la suppression des infrastructures vertes qui freinent les écoulements : comblement des mares et mouillères et suppression des haies et bosquets.

L’importante coulée boueuse en amont du cimetière de Dannemois le 6 juin 2018 (©SEMEA, 2018).

Le centre de Dannemois en fond de vallée inondé par la coulée boueuse le 6 juin 2018 (©SEMEA, 2018).

 

Les débordements de réseaux

Au ruissellement urbain pouvant en soit causer des dommages, les réseaux d’eaux pluviales qui n’ont pas été prévus pour des événements exceptionnels ou qui sont parfois dégradés pour diverses raisons (colmatage, tassements, travaux divers, etc) peuvent également déborder et engendrer des inondations.

 

Rédactrice : Yuna LAURENS

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L'importante coulée boueuse dans le rue du Moulin à Dannemois le 6 juin 2018 (©SEMEA, 2018).

Le débordement du ru de la Grande Vidange dans la prairie humide à l'aval de la ferme d'Auxonnettes, le 14 septembre 2017 (©SEMEA, 2017).

Le ruissellement dans la rue de la Croix de Loutre à Dannemois le 6 juin 2018 (©SEMEA, 2018).

Le refoulement du réseau de collecte des eaux pluviales à Saint-Fargeau-Ponthierry, le 28 mai 2016 (©mairie de Saint-Fargeau-Ponthierry, 2016).

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