2016 fut une année marquante en raison de l’événement pluvieux de forte intensité ayant provoqué des crues et inondations impactantes en France et en Europe. Celles-ci ont été particulièrement importantes : la Seine-et-Marne constituant le deuxième département le plus touché après le Loiret.
La rivière École a connu des inondations exceptionnelles produisant des effets inédits, dont il importe d’identifier les causes, de conserver une trace qui permettra de « restaurer » la culture du risque et d’adapter les comportements, actions, aménagements, etc… en prévision de futurs événements.
Classé comme catastrophe naturelle, cet épisode est survenu fin mai 2016. Dans la nuit du 28 au 29 mai, et jusqu’au 1er juin 2016, des précipitations de l’ordre de 100 à 150 mm se sont abattues dans le Sud de l’Ile-de-France ainsi que dans les départements du Loiret et de l’Yonne.
Localement, un cumul mensuel de précipitations de 138 mm1, soit plus d’1/5ème des précipitations annuelles moyennes, a été enregistré. Entre le 22 et le 24 mai, 40 mm sont tombés dans le bassin versant, ce qui a fortement entamé les capacités d’infiltration des sols. Cinq jours plus tard, entre le 29 mai et le 2 juin, un second événement particulièrement intense à rapidement conduit à l’engorgement total des sols engendrant :
1 : moyenne sur les stations de Boigneville, Courdimanche, Le Châtelet-en-Brie, Melun, Fontainebleau et Rumont
Lors de la crue de mai-juin 2016, les biefs suivants ont généré des débordements :
Pour la rivière École (d’amont en aval) :
Pour le ru d’Auvernaux-Moulignon (d’amont en aval) :
Pour le ru des Vaux :
Pour le ru de la Mare-aux-Evées (d’amont en aval) :
De nombreuses pollutions chimiques ont impacté le milieu lors des précipitations de fin mai 2016. Compte tenu des substances stockées dans les sous-sols inondés et de la rupture des cuves de fioul sous l’effet de la montée du niveau de l’eau, une pollution importante a été générée. Ces éléments ont ensuite été charriés par les axes de ruissellement formés. En raison des impacts qualitatifs importants, une pollution probable aux hydrocarbures, produits phytosanitaires et en matières en suspension a été générée.
De plus, un grand nombre de déchets a été charrié lors de la crue. Leur ramassage et élimination constituent un coût à anticiper pour le SEMEA et les Communes riveraines.
Le SEMEA a procédé, le 30 mai, à l’ouverture de deux brèches dans la digue de l’Ecole, en amont et en aval du Moulin Neuf. Cette opération, concertée avec les mairies de Soisy-sur-Ecole et de Dannemois ainsi que les services de police et des pompiers, a engendré l’inondation de terres agricoles en amont et en aval du Moulin Neuf. Le talweg, sur ce secteur, présente probablement des gouffres. Par conséquent, alors que les terrains alentours ne présentaient plus aucune capacité d’infiltration du fait de leur saturation, la nature karstique du sous-sol a permis d’infiltrer rapidement une grande partie de l’inondation et de limiter localement l’impact de celle-ci.
Cela a précipité la décrue de l’École et limité l’impact de la crue dans les zones habitées de Dannemois et Soisy-sur-École. En quelques heures, le niveau de l’eau a baissé de 40 cm à Dannemois.
Considérant le service rendu à la collectivité et les dégâts occasionnés dans les parcelles inondées, le SEMEA a décidé de verser une indemnité forfaitaire aux propriétaires.
L’ensemble des impacts constatés lors de l’événement de 2016 doit conduire le SEMEA et ses partenaires à définir des actions pour limiter les inondations ainsi que les pollutions.
A titre d’exemple, la brèche réalisée entre Dannemois et Soisy-sur-École a mis en évidence le lit perché de la rivière École et l’intérêt de la remettre dans le fond de vallée (talweg). Ce phénomène, qui accroît la gravité et l’occurrence du risque « Inondation », se retrouve dans différents secteurs du bassin versant de la rivière École (ex : Saint-Germain-sur-École).
Dans le but de restaurer les capacités non négligeables d’infiltration dans le talweg ainsi que les fonctionnalités naturelles du cours d’eau, le SEMEA souhaite lancer une étude de faisabilité. L’objectif est de définir l’ensemble des secteurs qui pourront faire l’objet d’une remise en fond de vallée. L’ambition est de généraliser la remise en fond de vallée à tous les secteurs qui le permettront.
Par ailleurs, suite à l’indemnisation des propriétaires concernés, le SEMEA envisage d’identifier d’autres zones susceptibles de faire l’objet d’inondations dirigées et, le cas échéant, de proposer un protocole global d’indemnisation des préjudices agricoles aux agriculteurs et exploitants engagés.
Ainsi, à l’échelle de son territoire, le SEMEA souhaite mettre en place plusieurs projets de gestion intégrée du risque « Inondation » et améliorer la connaissance des secteurs vulnérables :
Les solutions apportées se veulent être techniques et opérationnelles. Elles seront principalement axées sur du génie végétal afin de conserver les paysages et maintenir des fonctionnalités optimales (restauration des milieux et leur rôle de régulation de crue ainsi que d’épuration de l’eau).
Elles porteront également sur la sensibilisation et l’accompagnement des riverains sur la culture du risque ainsi que les bons gestes quant aux inondations et la dégradation de la qualité de l’eau (modalités de stockage des produits toxiques et dangereux, mise en retrait des matériaux stockés en bordure de cours d’eau).
La marche à suivre en cas d’inondation.
Service d’information sur le risque de crue.
Infographie sur les bons réflexes en cas d’inondation.
Rédactrice : Julie PICHOT
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