La rivière École est perchée sur une grande partie de son linéaire, entrainant un ralentissement de ses écoulements et un envasement de son lit (cf. article intitulé “
. Cette situation est particulièrement propices à la pousse des herbiers de Renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis), de Callitriche (Callitriche palustris), de Myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum L.) ou encore de Cresson de fontaines (Nasturtium officinale).De plus, certains tronçons étant dépourvus de végétation arborée et arbustive, le manque d’ombre favorise là encore le développement rapide des herbiers, généralement peu de temps après les dernières gelées printanières. Dès lors, les herbiers prolifèrent, parfois très rapidement, sous l’influence :
Généralement, la pousse des herbiers ralentit à l’approche du 15 août, lorsque les nuits sont un peu plus fraîches.
Les herbiers aquatiques sont importants pour l’équilibre biologique et dynamique de la rivière. En effet, ils :
Il est fondamental de préserver les herbiers aquatiques qui font partie intégrante de la rivière, au même titre que les poissons, les oiseaux, les arbres, les invertébrés, etc.
Si les herbiers sont trop nombreux et trop denses, les herbiers provoquent une élévation du niveau d’eau dans la rivière, de 10 à 30 cm en quelques jours parfois. En cas d’orage, la rivière peut subir d’importants apports d’eaux pluviales. Ces à-coup hydrauliques risquent de provoquer des débordements dans les secteurs habités. Si les herbiers ne sont pas préalablement fauchés, les à-coup hydrauliques sont d’autant plus nombreux, intenses et potentiellement dangereux. Il est donc nécessaire de faucher préventivement les herbiers, ceci tant que la rivière n’a pas été globalement restaurée, ce à quoi le SEMEA travaille par ailleurs.
Pour résumer simplement, le faucardage consiste à faucher une partie des herbiers aquatiques en respectent la biodiversité présente.
En accord avec les partenaires techniques et financiers, ainsi que la police de l’eau, le faucardement est défini chaque année en fonction du besoin réellement évalué. Il faut souligner que les élus communaux et certains riverains, dont les propriétés sont particulièrement sensibles aux inondations, surveillent également la rivière et contactent le SEMEA avant que la situation ne devienne urgente. En effet, en matière de prévention des inondations, chacun est responsable et vigilant pour réduire voire éviter les débordements.
Chaque année, le SEMEA prévoit une à deux campagnes de faucardement de la rivière École, entre le Moulin du Village à Dannemois et le Petit Moulin à Perthes. Certaines années, quand les conditions climatiques et hydrologiques sont très favorables à la pousse des herbiers aquatiques, ce faucardement est étendu jusqu’au Moulin de la Fosse à Saint-Sauveur-sur-École. Cette situation demeure cependant peu fréquente.
Généralement, la première campagne de faucardement débute fin mai ou début juin. La seconde a lieu trois à quatre semaines plus tard, en fonction de la pousse des herbiers qui est surveillée de mai à août.
Dans le cadre de son programme pluriannuel d’entretien de la rivière, le SEMEA a missionné l’entreprise SMAE pour réaliser les travaux d’entretien, dont le faucardement. SMAE utilise un bateau faucardeur (cf. photo ci-dessous) pour dégager un chenal central d’environ 1,5 m de large.
Une fois dégagé des herbiers, ce chenal favorise le libre écoulement de la rivière. Attention, puisqu’ils sont importants pour l’équilibre biologique de la rivière, les herbiers ne sont pas entièrement retirés, bien au contraire. L’entreprise et le SEMEA veillent à laisser suffisamment d’herbiers en pieds de berges. En général, 40 à 50% des herbiers sont retirés lors du faucardement. Les produits de coupe sont stockés en bord de berge, ce qui permet à un grand nombre d’invertébrés aquatiques de regagner la rivière.
Suite au faucardement, il n’est pas rare de voir le niveau de la rivière baisser de plusieurs dizaines de cm en quelques heures, évitant ainsi un certain nombre de débordements et d’inondations dans les secteurs sensibles.
Comme expliqué précédemment, la prolifération des herbiers résulte de déséquilibres fonctionnels et biologiques de la rivière, du fait de son artificialisation (lit perché et redressé, coupe des arbres rivulaires, obstacles empêchant la libre circulation des sédiments…) entrainant notamment un ralentissement des écoulements et un colmatage du lit. Les opérations de faucardement permettent d’atténuer les effets néfastes de ces déséquilibres et dysfonctionnements sans toutefois y remédier. Même s’il est nécessaire, on ne peut considérer le faucardement comme une solution durable.
La restauration de la rivière, dans des conditions similaires ou proches de son fonctionnement naturel, constitue la seule véritable réponse aux problèmes d’inondations et de dégradation de la ressource en eau potable. C’est l’esprit de la compétence GEMAPI « Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations » qui lie la restauration et la préservation des milieux naturels à la lutte contre les inondations, objectifs permanents du SEMEA.
Rédacteur : Mathieu KOKOT
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