La rivière École, le ru du Rebais et le ru d’Auvernaux-Moulignon ont fait l’objet d’aménagements hydrauliques dès le XIème siècle, avec la construction des premiers moulins dans les environs de Milly-la-Forêt. Les grands travaux hydrauliques, accompagnés de règlements d’eau ont modifié les cours d’eau dès le Haut Moyen-Age. Une grande partie des cours d’eau a été détournée de son lit d’origine (ou talweg) pour alimenter la succession de moulins qui jalonnent leurs cours.
A l’époque, l’édification d’importantes digues a permis de maintenir la rivière dans un « lit perché », en rive droite ou gauche selon les cas, parfois à plus de deux mètres au-dessus du fond de vallée. Ces aménagements ont été effectués au bénéfice de l’industrie minotière pour laquelle ont été créées d’importantes chutes (de 0,5 à 2 m de hauteur selon les cas) permettant d’actionner les roues des moulins. Si beaucoup d’entre eux ont aujourd’hui disparu, 21 moulins demeurent dans le bassin versant (15 sur l’École, 4 sur le Rebais, 1 sur le ru d’Auvernaux-Moulignon et 1 sur le ru Saint-Denis). Ceux-ci n’ont plus de vocation économique mais constituent un véritable patrimoine lié à la rivière.
Dans la traversée de Noisy-sur-Ecole, Oncy-sur-Ecole et Milly-la-Forêt, la rivière possède un cours anormalement droit, probablement redressé au XIXème siècle. Le cours naturel de l’École a été rectifié sans doute dans les années 1780 en amont du Château de Milly-la-Forêt.
Une étude du syndicat de l’École datant de 1991 indiquait d’importants travaux de rectification du lit de la rivière (suppression de méandres) dans les communes de Saint-Germain-sur-Ecole, Perthes, Saint-Sauveur-sur-Ecole et Pringy, réalisés vers 1965, dans une période où, sous couvert des services de l’état, les aménagements hydrauliques étaient totalement orientés vers la suppression des inondations (accélération des crues en abaissant les lignes d’eau) pour favoriser l’expansion des zones cultivables en bordure de cours d’eau.
Plus tard, en 1989, l’École a été rectifiée et canalisée sur 500 ml, le long du domaine de Chambergeot à Noisy-sur-École.
Suite aux grosses inondations de mars 1978, en amont de la RD 607 (ex-RN7) à Pringy, le Syndicat de l’École, assisté des services de l’État, a fait construire une station de pompage pour alimenter une buse de dérivation des débits et soulager le passage étroit sous des habitations le long de la RD 607. Ayant montré ses limites, sans pouvoir éviter de nouvelles inondations en 2000 et 2001 au niveau de la rue de Lourdeau, le Syndicat s’est affranchi de cette station de pompage qui a été démontée. De plus, en 2010, une zone d’expansion de crue en amont de la RD 607 a été créée. Celle-ci semble avoir limité l‘impact en amont à Pringy lors de la crue de 2016.
En 2019, en partenariat avec la Communauté d’agglomération Melun Val de Seine et la Commune de Pringy et avec le soutien technique et financier de l’Agence de l’Eau Seine Normandie et du Conseil Départemental de Seine-et-Marne, le SEMEA a restauré 500 mètres du cours de la rivière École dans la traversée du parc de la mairie. Une vanne et deux plans d’eau ont notamment été supprimés.
En dehors de l’aménagement des moulins, les principaux aménagements hydrauliques du ru du Rebais sont :
Le fonctionnement hydrologique du bassin amont du ru d’Auvernaux-Moulignon et des Vidanges a été fortement perturbé par la construction de l’A6 dans les années 60. Les aménagements hydrauliques du Vieux Moulin, à Saint-Fargeau-Ponthierry, ne sont pas datés. En revanche, le répartiteur dans le Domaine des Grands Cèdres est relativement récent dans sa forme actuelle.
Les bassins dans le domaine de Jonville constituent un des aménagements hydrauliques majeurs sur ce petit bassin. Ils sont sans doute très anciens, contemporains du château et du domaine, même si certains ouvrages hydrauliques ont dû faire l’objet de travaux depuis.
La modification du tracé du ru dans sa partie aval (confluence avec l’École) constitue un aménagement hydraulique récent majeur, lié à des projets immobiliers. La confluence du ru avec l’École se faisait initialement en aval du pont SNCF sans aucune contrainte d’écoulement. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, la rivière École en crue pouvant limiter l’évacuation du ru d’Auvernaux-Moulignon dans certaines conditions très défavorables.
Trois infrastructures d’importance régionale ou nationale marquent le bassin versant de la rivière École :
Dans une moindre mesure, le réseau routier secondaire (routes nationales, départementales et communales) peut également impacter les écoulements de surface.
La construction de l’aqueduc de la Vanne a débuté en 1867 et s’est achevée en 1874. La construction de l’aqueduc du Loing, en parallèle de l’aqueduc de la Vanne, a débuté en 1897 et s’est achevée en 1900. D’amont en aval, ces aqueducs traversent les communes de :
Ces aménagements ont entrainé des modifications des ruissellements en surface et de l’écoulement de l’École.
L’aqueduc est particulièrement impactant dans la commune de Dannemois, où il enjambe la rivière École. L’inondation de Dannemois en mai-juin 2016 aurait été très largement provoquée par cette configuration. En effet, l’aqueduc constitue une section de contrôle qui, en cas de dépassement de sa capacité d’écoulement, entraîne le débordement de la rivière dans la zone densément habitée située à l’amont, notamment dans la rue des Prés.
Cependant, il faut noter un impact positif de l’aqueduc en amont de Champcueil. En effet, dans le secteur de l’hôpital, l’aqueduc constitue une retenue qui contient les eaux de ruissellement en amont et évite l’inondation du village de Champcueil.
Initialement, avant la construction du pont de la voie ferrée du RER D à Saint-Fargeau-Ponthierry, la confluence du ru d’Auvernaux-Moulignon avec l’École ne connaissait aucune contrainte d’écoulement. Aujourd’hui, du fait du déplacement de la confluence en amont du pont SNCF, et dans certaines conditions très défavorables, la rivière École en crue peut limiter l’évacuation du ru d’Auvernaux-Moulignon.
Le fonctionnement hydrologique du bassin amont du ru d’Auvernaux-Moulignon et des Vidanges a été fortement perturbé par la construction de l’autoroute A6 dans les années 60. Les travaux ont entraîné la rectification des cours de l’École et du Rebais et ont généré des sections de contrôle modifiant les capacités d’écoulement du fait de la construction d’importants radiers.
De plus, l’autoroute ne dispose que de deux bassins de stockage des eaux pluviales, situés à Cély, ce qui est insuffisant pour gérer les eaux pluviales au regard du risque d’inondation. Les eaux pluviales issues de l’autoroute sont collectées par des fossés latéraux avant d’être rejetées dans le réseau hydrographique local.
La modification du tracé des cours d’eau du bassin versant est également due à l’urbanisation, notamment à l’aval.
Dans le secteur de Pringy et Saint-Fargeau-Ponthierry, où elle est plus particulièrement importante, l’urbanisation a conduit au busage le ru d’Auvernaux-Moulignon à quatre reprises (d’amont en aval) :
A proximité du Petit Moulin à Perthes, au niveau de la confluence avec l’École, le ru du Rebais se divise en deux bras distincts. Le bras situé hors de l’enceinte du Petit Moulin est busé sur 71 ml, avant de confluer avec l’École. Ce busage en pente très forte provoque au moins deux dysfonctionnements hydrauliques :
Sur l’École, des busages sont également présents :
Les busages et passages couverts constituent d’importants freins hydrauliques. En cas de débit supérieur à leur capacité hydraulique, ils sont susceptibles d’entrainer des débordements et d’inonder des zones habitées. De plus, la minéralisation du lit mineur réduit à néant les capacités d’infiltration et de recharge des nappes ainsi que les capacités d’autoépuration du milieu.
Rédacteur : Mathieu KOKOT
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