Graminée de la famille des Bambusoideae, reconnue par ses grandes tiges de coloration verte à jaune et ses feuilles allongées, le bambou est une plante très répandue. Il en existe à travers le monde près de 1300 espèces. Il s’est adapté à divers climats (tropicaux, tempérés…) et se retrouve naturellement sur la quasi-totalité des continents (excepté l’Antarctique et l’Europe, où il fut introduit). Actuellement, on le retrouve souvent dans les parcs et jardins pour son utilisation paysagère.
Le schéma à droite illustre son système racinaire constitué de turion, racines, rhizomes et bourgeons ainsi que sa structure aérienne faite de « chaumes ». Ceux-ci en particulier sont intéressants pour diverses utilisations, anciennes ou récentes. Le bambou est souvent associé à de nombreux processus valorisant sa polyvalence et les capacités de résistances de sa fibre végétale. On peut citer par exemple : les matériaux de construction, le jardinage via l’utilisation de tuteurs, l’industrie textile, ou encore l’alimentation via la consommation de pousses de bambou.
Sa forte capacité à produire de l’oxygène en assimilant du carbone (Zhou & Jiang, 2004; Zhouetal., 2009; Yuanetal.,2004; Wang et al., 2009a ; Yen & Lee, 2011 ) ou encore son système racinaire dense permettant de limiter l’érosion du sol en surface, lui confère un rôle intéressant au sein d’un écosystème.
Néanmoins, ce végétal peut avoir un impact fortement négatif sur le milieu. Les rhizomes traçants denses et les rejets nombreux confèrent au bambou un fort pouvoir colonisateur. A titre d’exemple, les tiges de certaines espèces peuvent croitre de 50cm à 1m en un jour. En raison de cette rapidité et de cette pression d’expansion, il peut très vite devenir un élément néfaste pour les écosystèmes en place.
Sur la rivière École et le ru de Rebais de nombreux massifs de bambous sont observables sur les berges. Or, le système racinaire des bambous est dense en surface mais maintient mal les berges en profondeur qui subissent alors une érosion progressive sous le système racinaire des bambous. Souvent, cette érosion sous-jacente n’est pas perceptible à la surface.
Dans le cas des berges maintenues par des digues en situation « perchée », de telles érosions peuvent entrainer des « fuites » appelées renards hydrauliques, par lesquelles une partie de l’eau de la rivière s’échappe pour rejoindre le fond de vallée. Le phénomène a été observé à plusieurs reprises chez des particuliers riverains.
Le bambou constitue une atteinte à la biodiversité en transformant les dynamiques végétales plurispécifiques en groupement monospécifique. La prolifération d’une seule et même espèce engendre l’appauvrissement de la biodiversité par la modification des équilibres en place :
La perte de ces dynamiques induit des phénomènes impactant la biodiversité locale comme, par exemple, l’apparition de conditions favorables à d’autres espèces invasives ou encore la raréfaction de la ressource alimentaire pour les espèces aquatiques endémiques, notamment certains invertébrés benthiques, du fait de l’apport de matière organique (feuilles) non variée.
Il est nécessaire d’observer un entretien récurrent des massifs de bambous en place afin de limiter la dégradation de la biodiversité et la conquête des massifs ornementaux. La gestion est à adapter en fonction de la taille du massif :
A titre d’exemple, sur le territoire du SEMEA, plusieurs massifs de bambous ont été comptabilisés :
En 2019, il existait un massif important de bambou sur l’île de l’ancien grand plan d’eau dans le parc de la mairie de Pringy. Celui-ci a été traité lors des travaux de restauration de la continuité écologique sur le cours de la rivière École. Son éventuelle reprise sera surveillée et limitée dans le cadre des chantiers d’entretien réalisé par le SEMEA. Aucune repousse n’a été observée depuis.
A l’inverse d’autres espèces telles que la renouée du Japon, le bambou est considéré comme une espèce indésirable, non pas envahissante. Néanmoins, celui-ci peut tout de même avoir un fort impact sur les milieux naturels et en particulier humides et aquatiques, empêchant le développement des espèces locales. C’est pourquoi il est nécessaire de limiter, voire d’éviter, son implantation et de surveiller son expansion.
Dans tous les cas, et considérant le contexte d’érosion de la biodiversité, le SEMEA déconseille d’utiliser le bambou comme espèce ornementale ou comme plantation de berges.
Rédaction : Julie Pichot, Yuna Laurens et Mathieu Kokot
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