La tête de bassin versant du ru du Rebais

Le ru de Rebais et ses principaux affluents, le ru d’Arbonne et le ru de la Grande Prairie prennent leur source dans la commune d’Arbonne-la-Forêt, dans un secteur boisé appartement à la zone Natura 2000 du massif de Fontainebleau. Il traverse ensuite le marais de Baudelut dans les communes de Saint-Martin-en-Bière et de Fleury-en-Bière, dans lequel de nombreuses sources sont présentes.

Le marais de Baudelut constitue l’une des principales zones humides du bassin versant de la rivière École. Il couvre une superficie de 59 ha et la zone sud du marais constitue la zone la plus humide. Un étang d’environ 0,95 ha est également présent dans cette zone du marais dans lequel la chasse est le principal usage rencontré.

A l’origine, le marais était connecté au ru du Rebais, dont il constitue le lit majeur. Dans les années 1960, les travaux de construction de l’autoroute A6 l’ont déconnecté de cette alimentation naturelle. Aujourd’hui, il est principalement alimenté par la nappe alluviale. A proximité du marais, le péage de Fleury-en-Bière capte un volume important d’eaux pluviales qui peuvent provoquer une surcharge de ce réseau et une inondation du péage. La Société APRR, gestionnaire du site, a effectué un certain nombre de travaux d’entretien et d’amélioration et recherche des solutions permettant de stocker et dépolluer davantage d’eaux pluviales avant rejet en milieu naturel.

Le marais est bordé par le ru du Rebais à l’Est et par le ru du Marais à l’Ouest. Comme la plupart des petits cours d’eau de plaine, le ru du Rebais et le ru du Marais ont subi des modifications successives de leur hydromorphologie originelle (déplacement du lit, curages, rectifications, recalibrages, etc), modifications qui ont entrainé leur dégradation progressive.

Ces interventions ont pour effet d’homogénéiser et ralentir les écoulements, ce qui :

• prive la rivière d’une bonne partie de sa capacité d’autocurage et entraine un envasement du lit ;
• prive la rivière d’un potentiel d’oxygénation, impactant les peuplements faunistiques et floristiques de la rivière ;
• impacte la qualité de l’eau.

Vers un programme de restauration et de préservation des milieux humides et des cours d’eau

En 2018, le SEMEA a lancé en partenariat avec les propriétaires du marais de Baudelut, la Société d’autoroute APRR, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie et le Conseil Départemental de Seine-et-Marne, une étude de faisabilité visant à réaliser un programme d’actions pour la préservation ou la restauration des fonctionnalités de la tête de bassin versant du Rebais et du marais de Baudelut. En effet, les zones humides, à l’interface entre milieux aquatiques et terrestres, présentent de forts potentiels en termes de biodiversité, de régulation hydrologique et d’amélioration de la qualité de l’eau. Or ces milieux sont en déclin constant et il est primordial de les protéger et/ou de les restaurer pour préserver ces fonctionnalités.

L’étude, qui doit durer deux ans, est réalisée par le bureau d’étude CIAE. La première étape est l’établissement d’un diagnostic détaillé des zones humides et des cours d’eau, ceci en vue d’identifier les dysfonctionnements et de proposer des solutions adaptées à l’amélioration de la situation.

Un milieu à fort potentiel pour la biodiversité

Le diagnostic de la zone humide réalisé en 2019 par CIAE a d’ores et déjà permis de révéler une certaine richesse du site comme le montre les exemples en chiffre ci-dessous.

Pourtant, il a également été mis en évidence que certains paramètres, comme la qualité de l’eau et l’assèchement trop prolongé du marais en période estivale, avaient un impact négatif sur ce réservoir de biodiversité. La prochaine étape est donc la mise en place de solutions adaptées.

9 habitats considérés comme remarquables en Ile-de-France ont été répertoriés. On note en particulier la présence de phragmitaies ou roselières, dont la végétation joue un rôle fonctionnel et paysager important : autoépuration, fixation des berges et corridors écologiques. Ce sont des zones de refuges et de reproduction pour la faune.

Phragmitaie (©CIAE, 2019).

3 espèces végétales protégées en Ile-de-France : l’Orchis négligé, le Saule à feuilles étroites et la Fougère des marais.

Orchis négligé (©CIAE, 2019).

5 espèces d’amphibiens : Grenouille rousse, Grenouille agile, Grenouille verte, Triton palmé, Crapaud commun.

Accouplement de Crapaud commun (©CIAE, 2019).

4 espèces de reptiles dont la Couleuvre à collier, quasi-menacée au niveau national.

Couleuvre à collier (©CIAE, 2019).

19 espèces d’odonates (libellules et demoiselles) dont 3 sont classées comme vulnérables sur la liste des espèces menacées de disparition en France : l’Agrion délit, l’Agrion de mercure, Lestes verdoyant, Lestes virens ; et une espèce quasi-menacée Cordulegaster annelé.

Aeschne affine (©CIAE, 2019).

3 espèces d’oiseaux inféodées aux milieux humides : Bruant des roseaux (espèce menacée), l’Hirondelle des fenêtres et le Rossignol des fenêtres.

10 espèces de chiroptères dont 5 spécifiques de zones humides : la Barbastelle d’Europe, l’Oreillard roux et gris, le Murin de Natterer et le Murin de Daubenton (en danger en Ile-de-France).

Les partenaires techniques

• Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France
• Direction Départementale des Territoires de Seine-et-Marne
• Office National de la Biodiversité
• Agence de l’Eau Seine Normandie
• Conseil Régional d’Ile-de-France
• Parc naturel régional du Gâtinais français
• Conseil Départemental de Seine-et-Marne
• Fédération pour la pêche et la protection du milieu aquatique de Seine-et-Marne
• Communauté d’Agglomération du Pays de Fontainebleau

Les partenaires financiers

• Agence de l’Eau Seine Normandie
• Conseil Départemental de Seine-et-Marne
• Communauté d’Agglomération du Pays de Fontainebleau

Rédactrice : Yuna LAURENS