Syndicat mixte des bassins versants de la rivière Ecole,
du ru de la Mare-aux-Evées et de leurs Affluents

Les entités paysagères du bassin versant de l’École

Occupation du sol et paysages du bassin versant de l’École

Principalement rural, le bassin versant compte peu de communes de plus de 2000 habitants. Les zones urbanisées représentent une faible proportion de l’occupation du sol (environ 8%) alors que les zones de cultures (49%) et les zones boisées (41%) couvrent la grande majorité du territoire.

Carte de l’occupation du sol dans le bassin versant de l’École (SEMEA, 2017. Source : MOS).

 

Le bassin versant de l’École se compose de plusieurs entités topographiques et paysagères :

  • le plateau de Mondeville-Videlles ;
  • le plateau du Gâtinais sud ;
  • les coteaux forestiers ;
  • les vallées encaissées ;
  • la Forêt des Trois Pignons ;
  • le Bois de la Commanderie ;
  • la Plaine des Vidanges ;
  • la Plaine de Bière.

 

Les plateaux agricoles

En amont, deux plateaux agricoles constituent les contreforts du bassin versant. Il s’agit du plateau de Mondeville-Videlles au nord-ouest et du plateau du Gâtinais sud. Principalement céréaliers, on y cultive également le colza et la betterave. Le chanvre, une culture économe en eau et peu exigeante en intrant, y fait également son retour.

Malgré quelques bosquets isolés, ces plateaux sont très souvent dépourvus de couvert forestier. Les haies y sont pratiquement absentes. L’habitat est principalement groupé en bourgs et hameaux qui se concentrent le long de quelques rues.

Les remembrements successifs ont conduit à une diminution du nombre de parcelles, à un agrandissement de leur superficie et à une certaine homogénéisation des pratiques culturales. Ces changements ont pour conséquence la multiplication des phénomènes de ruissellement qui peuvent impacter les bourgs et hameaux, y compris sur le plateau (ex : Tousson, hameau des Roches à Videlles).

 

Les coteaux forestiers

En bordure des plateaux, les coteaux constituent une rupture de pente assez marquée. Autrefois plantés de nombreux vergers, ces coteaux sont aujourd’hui principalement occupés par la forêt de chênes et d’ormes. L’habitat s’est parfois implanté sur ces pentes, en remontant le long des quelques voies de communication qui structurent les villages rue (ex : Videlles).

Si la forêt constitue une barrière sûre contre les ruissellements issus du plateau, certaines routes et certains chemins ruraux captent ces écoulements et les conduisent en contrebas, parfois dans les bourgs et les hameaux, provoquant des inondations pluviales et des coulées boueuses (ex : Videlles). De plus l’urbanisation a aggravé certaines situations par l’imperméabilisation des sols et le comblement des mares de villages (ex : Videlles, Boissy-aux-Cailles).

 

Les vallées encaissées

Aux pieds des coteaux, des vallées en pente relativement douce s’étendent vers le nord du bassin.  De façon plus ou moins discontinue quelques zones humides, principalement des roselières, diversifient le paysage et constituent autant de milieux de transition avec les cours d’eau, intéressants du point de vue écologique. Le marais de Noisy-Oncy, demeure la principale zone humide du bassin versant.

La population se concentre majoritairement dans des villages rue qui s’étire le long des cours d’eau et contourne les secteurs humides et marécageux (ex : Le Vaudoué, à Oncy-sur-École ou à Noisy-sur-École).

Entre 1950 et 2000, la superficie des villages du fond de vallée a plus que doublée. L’imperméabilisation induite par ce développement entraîne une aggravation des phénomènes de ruissellements et une multiplication des rejets en cours d’eau, ce qui participe à l’aggravation du risque d’inondation et la dégradation de la qualité de la masse d’eau.

Autrefois beaucoup plus importante, la cressiculture marque le fond de vallée. Les dernières cressonnières de l’École aujourd’hui en activité se situent à Courances et Moigny-sur-École.

Le fond de vallée présente également des pâtures à chevaux et quelques cultures, céréalières principalement.

 

La Forêt des Trois Pignons et le Bois de la Commanderie

Cette entité paysagère est particulière car elle se définit par une quasi unique occupation du sol : la forêt. La Forêt des Trois Pignons et le Bois de la Commanderie représentent une continuité de la forêt de Fontainebleau située plus à l’Est.

Quelques mares et, sur les platières, des vasques constituent les principales zones humides de la forêt.

L’habitat se concentre dans des villages au cœur du massif (ex : Arbonne-la-Forêt, Barbizon) ou en lisière (ex : Achères-la-Forêt, Saint-Martin-en-Bière, Ury).

 

La plaine des Vidanges et la plaine de Bière

Deux grandes plaines agricoles s’étendent à l’extrémité nord du bassin versant. Il s’agit de la plaine des Vidanges de Mennecy et de la plaine de Bière. Autrefois marécageuses, ces terres ont été drainées à des fins agricoles. Aujourd’hui, marqué par une quasi absence de bosquet et de haie, le paysage très largement ouvert est dominé par le maraichage. Quelques mares connectées au réseau de drainage collectent les eaux.

Ces plaines présentent également un grand nombre de mouillères, mares naturelles souvent temporaires, qui recueillent les excédents d’eaux pluviales et qui constituent autant de refuges pour la biodiversité. Les deux plaines agricoles sont connectées par un réseau de mares qui permet des échanges entre les populations. Les mouillères accueillent notamment l’Étoile d’eau, espèce protégée nationalement. Le ru d’Auvernaux quant à lui dispose d’un bon potentiel écologique, comme le montre la présence d’une population importante d’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), une espèce d’odonate protégée au niveau national. Cette espèce très rare en Ile-de-France est sensible à tout type de pollution et à l’artificialisation.

 

L’inventaire des mares et mouillères du Parc naturel régional du Gâtinais français

En 2016, le Parc naturel régional du Gâtinais français a mené une étude « d’inventaires écologiques des mares et mouillères de la plaine de Chevannes », couvrant l’ensemble de la plaine des Vidanges. Cette étude a montré que les mouillères sont traditionnellement alimentées par la nappe de surface et par les pluies. Leur capacité de stockage varie selon les saisons, les années, et dépend notamment :

  • des précipitations reçues ;
  • du niveau de la nappe ;
  • des phénomènes de ruissellement qui dépendent de l’état des cultures voisines ;
  • de leur morphologie (surface et profondeur) ;
  • de leur gestion.

Avant les épisodes pluvieux repartis tout au long du mois de mai 2016, les sols étant relativement secs, le niveau des eaux dans les mares et mouillères n’était pas important. Par la suite, pendant toute la première partie du mois de mai 2016, les mouillères ont stocké les eaux pluviales excédentaires et limité les inondations. Elles ont également fait office de drainage naturel, concentrant les eaux de ruissellement et permettant l’accès aux parcelles agricoles. L’eau stockée en mai 2016 y est restée au moins jusqu’en août. Les moissons ont évité les secteurs inondés ou trop humide. Par la suite, du 29 mai au 2 juin 2016, les mouillères n’ont pu tamponner les précipitations particulièrement intenses survenues sur des sols alors largement saturés en eaux.

 

Une mouillère de la plaine de Bière, dans le secteur de la Ferme de la Chaillotine, le 14 mai 2014, suite à des précipitations survenues sur un sol engorgé par les pluies hivernales et les giboulées de mars-avril (P.n.r. du Gâtinais français, 2016).

Une mouillère de la plaine de Bière, dans le secteur de la Ferme de la Chaillotine, le 4 mai 2016, juste avant que les sols ne soient saturés par les précipitations survenues dans le courant du mois de mai (P.n.r. du Gâtinais français, 2016).

 

L’étude du Parc naturel régional du Gâtinais français montre également que les zones de stockage naturel des eaux pluviales ne correspondent pas uniquement aux lieux de forte concentration de mouillères. Différents types de zones humides sont mobilisés, notamment dans les lits majeurs, secteurs correspondant aux zones naturelles d’expansion des crues. La maîtrise du risque d’inondation à l’échelle de la plaine des Vidanges et de la plaine de Bière dépend donc de la gestion intégrée de ces divers milieux, qu’ils soient naturels ou artificialisés.

Les enjeux de rééquilibrage en termes de gestion des eaux de ruissellement se trouvent essentiellement dans la création de nouvelles infrastructures d’hydraulique douce comme des noues, bassins tampons, des haies, des bosquets, des fossés, des mares ou encore la préservation des mouillères qui permettent un stockage là où les préjudices seraient moindres.

La Mare du Poncelet à Champcueil, mare permanente connectée à la Grande Vidange (P.n.r. du Gâtinais français, 2016).

Mouillère temporaire (P.n.r. du Gâtinais français, 2016).

L’étoile d’eau en Essonne (Atlas de la flore sauvage de l’Essonne, Parthénope collection, Gérard Arnal et Jean Guittet, octobre 2004).

 

Le réseau de fossés de la plaine des Vidanges permet d’évacuer les eaux des drainages agricoles dans le ru d’Auvernaux-Moulignon. En cas de crues, de ruissellements dans les parcelles et/ou de remontées de nappes, d’importantes zones de rétention naturelle sont mobilisées. Apparaissant en violet sur la carte ci-dessous, on en compte plus d’une quinzaine. On remarque notamment que les zones urbanisées d’Auvernaux et de Saint-Fargeau-Ponthierry constituent d’importantes zones inondables. Ces mêmes zones, lorsqu’elles se situent en milieux naturels ou agricoles, constituent des zones de stockage préférentiel qu’il faut maintenir et renforcer. Par exemple, le site de la Direction Générale de l’Aviation Civile à Chevannes peut stocker plus de 200 000 m3 en amont des communes les plus touchées, participant ainsi à l’étalement des crues dans le sous bassin du ru d’Auvernaux-Moulignon.

 

Cartographie des mares et mouillères de la plaine des Vidanges et de la plaine de Bière (P.n.r. du Gâtinais français, 2016).

Rédacteurs : Vincent VAN DE BOR, Mathieu KOKOT

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La rivière École dans la traversée du marais d'Oncy. On y trouve de beaux touradons de Molinie (SEMEA, 2016).

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